Le décret PPCR du 5 mai 2017 instaure la nouvelle évaluation des enseignants, caractérisée par l’arbitraire le plus total des appréciations données lors ou hors des rendez-vous de carrière. Mais le décret PPCR n’est reste pas là !
L’article 23 du décret institue un « accompagnement » des personnels : « Tout professeur des écoles bénéficie d’un accompagnement continu dans son parcours professionnel. Individuel ou collectif, cet accompagnement répond à une demande des personnels ou à une initiative de l’administration. »
La directrice académique des Côtes-d’Armor a décidé que 10 écoles par circonscription subiraient des visites d’accompagnement cette année. Des inspecteurs viennent d’écrire aux enseignants de leur circonscription pour indiquer les modalités de l’accompagnement « conformément à la politique départementale ».
Ces visites s’apparentent à des inspections d’école que le SNUDI-FO a toujours dénoncées et combattues. Voici ce qu’écrit un IEN : « Visant à développer une culture commune sur les fondamentaux à l’école (lecture, vocabulaire, grammaire, résolution de problèmes), ces visites se dérouleront dans les classes de CP et CM1 mais concerneront de fait toute l’équipe enseignante car, à leur issue, une réflexion sera conduite par les accompagnateurs avec le Conseil des maîtres de l’école, pour construire ensemble des perspectives pédagogiques tirant parti de l’analyse des actions observées. »
Un autre inspecteur précise la composition du groupe de suivi : « l’équipe de circonscription renforcée par trois maîtres formateurs ».
Surtout, les IEN confirment que le dispositif sera imposé aux enseignants : « Les écoles pourront solliciter cet accompagnement sur la base du volontariat ou bien seront contactées par l’inspecteur. »
L’« accompagnement » ouvre la voie au cadrage déguisé qui remet en cause notre liberté pédagogique, sera prétexte à des formations sur « temps de vacances des élèves », s’annonce comme un instrument de pression permanent sur les personnels.
Le protocole Parcours Professionnel Carrières et Rémunérations, qui concerne toute la Fonction publique, a été signé par la CFDT, l’UNSA et la FSU. Il a été rejeté par FO, la CGT et Solidaires représentant plus de 50 % des agents. Le gouvernement Valls a pourtant décidé de l’appliquer. Au comité technique ministériel du 7 décembre 2016, la FNEC FP-FO, la CGT et la FGAF ont voté contre ce décret tandis que la FSU, l’UNSA et la CFDT ont voté pour.
Le SNUDI-FO revendique l’abrogation du décret du 5 mai 2017 qui institue le règne du mérite individuel et de l’arbitraire, et l’abandon du protocole PPCR qui en est à l’origine !