Lors du CTA (Comité Technique Académique) du 25 janvier, l’ensemble des représentants du personnel FO – FSU – CFDT – UNSA – CGT – SUD a voté contre le projet du recteur de répartition de la dotation ministérielle en postes d’enseignants du 1er degré pour la rentrée 2018. Ce sont 19 postes que le recteur retire à notre département, déclinaison de la dotation académique de 0 poste.
Le recteur met en avant la baisse des effectifs d’élèves, ce qui permet selon lui « des marges pour travailler sur les priorités nationales et académiques » :
améliorer les conditions d’enseignement ;
dédoubler en éducation prioritaire ;
poursuivre la scolarisation des élèves en situation de handicap.
En conclusion du CTM (Comité Technique ministériel) du 20 décembre 2017, qui avait pour ordre du jour la présentation des moyens pour la rentrée 2018, le ministère avait lui indiqué qu’il fallait « alléger la facture » et qu’on « entre dans un mécanisme de réduction », à la recherche de « pistes d’économies ».
Pour FO, les décisions d’attribution ou de retrait de postes sont découplées des variations d’effectifs : l’Éducation nationale subit la politique d’austérité et voit son nombre de postes baisser globalement au fil des années, même si la dotation peut rebondir ou au contraire chuter, souvent à l’approche d’échéances électorales.
Ainsi dans les Côtes-d’Armor :
En 2001 (+201 élèves, -38 postes)
En 2006 (+929 élèves, +2 postes)
En 2008 (-58 élèves, +15 postes)
En 2012 (+11 élèves, -39 postes)
En 2017 (-928 élèves, +1 poste).
De 1998 à 2018, le département des Côtes-d’Armor retrouve le même nombre d’élèves à 200 près (préélémentaire et élémentaire), respectivement 37 495 et 37 282 élèves. N’oublions pas cependant que le nombre d’enfants de 2 ans scolarisés dans l’école maternelle publique a été divisé par 3 sur la période. Dans le même temps, le nombre total d’emplois passe de 2204,5 à 2142,5 ETP : 52 emplois en moins !
L’injonction ministérielle de dédoublement des CP en REP et REP+ s’organisera au détriment des postes existants, des ouvertures de classe en maternelle et en élémentaire, des postes de titulaires-remplaçants, des postes spécialisés et de RASED (plus de 5 000 emplois RASED supprimés depuis 2007 soit un tiers de leurs effectifs).
D’autre part, nous savons compter, le double de 12, c’est 24 or les classes qui dépassent 25 élèves sont nombreuses dans les Côtes-d’Armor.
Lors du CTA, FO a indiqué son refus du remplacement de tous les PEI (PE surveillants d’internat à l’EREA) fonctionnaires d’état, enseignants spécialisés, par des AEd, contractuels sans formation. L’EREA de Taden, comme tous les EREA de l’académie serait touché.
Cette mesure préfigure ce qui va se passer pour l’école maternelle. Les assises « sur la place » de la maternelle « de demain » annoncées en mars sont marquées par les déclarations récurrentes, qu’un ancien ministre avait résumées crûment : il ne faut pas payer des enseignants pour changer des couches et surveiller la sieste… FO revendique les postes nécessaires afin de permettre la baisse des effectifs par classe et le retour à la possibilité de fréquentation scolaire dès l’âge de 2 ans, nous exigeons le maintien de l’école maternelle au sein de l’éducation nationale.
Concernant la soi-disant priorité accordée à la scolarisation des enfants handicapés par le recteur, FO dénonce la circulaire publiée le 7 décembre dernier par la DASEN 22 pour faire baisser le nombre d’élèves reconnus handicapés : « Dorénavant, il relève de la responsabilité de la famille de :
saisir la MDPH et de rassembler l’ensemble des pièces demandées (dont le GEVA-Sco) ;
transmettre à la MDPH le dossier complet. »
Au cas où ce ne serait pas clair, il est précisé que « ce ne sera plus l’enseignant référent qui sera chargé de récupérer ces documents (…) ». Bref, l’enseignant qui fait le lien avec la MDPH, qui sait comment doit être finalisé le dossier pour qu’il ne parte pas à la poubelle, est écarté en toute connaissance de cause.
Cette décision intervient au moment où la situation est explosive dans les écoles, en raison de l’inclusion scolaire systématique : tous les collègues d’une école du département ont tenté de faire valoir le droit de retrait. Saisissez le syndicat !
Pour FO, il faut rétablir tous les postes de RASED, permettre les départs en formation spécialisée, respecter les orientations en IME, trouver une place (qui peut être la classe ordinaire si l’inclusion est décidée par les professionnels) adaptée à la nature et au degré de handicap ou de difficulté de l’élève.
Les 19 postes retirés au département constituent une arme de guerre, en particulier pour continuer à détruire notre réseau d’écoles en application du contrat d’objectifs signé entre le recteur et le ministre en 2014. Sur les 36 fusions d’écoles opérées entre 2011 et 2016 dans les Côtes-d’Armor, dont 6 concernent des écoles primaires entre elles, la DASEN a pu fermer 22 classes là où elle n’a été obligée d’ouvrir que 7,5 classes. A terme, toutes les petites écoles de 1 à 3 classes, devenues de simples sites d’une école, seront menacées de disparaître : l’administration explique ainsi au site de St-Gilles-du-Méné que des élèves doivent partir à Plessala pour soulager les deux classes à 30 élèves et 4 niveaux, au lieu d’envisager l’ouverture indispensable.
Le SNUDI-FO appelle toutes les écoles concernées à organiser la bataille avec les élus, les parents d’élèves, contre les fermetures, pour l’ouverture des classes nécessaires (demandes d’audience à la DASEN, pétitions, courriers aux parlementaires…).
Un préavis de grève national, déposé par Force Ouvrière pendant toute la période scolaire, couvre tous les collègues qui décideraient de se mettre en grève.
Le SNUDI-FO est à la disposition de tous les collègues qui souhaiteront des renseignements, un avis, un conseil pour organiser cette bataille. N’hésitez pas à nous appeler.