Témoignage 1 :
Les personnels AESH sont très souvent des femmes seules, avec enfants... Sans autre apport financier dans le foyer, il est financièrement impossible de vivre avec un emploi à temps partiel imposé de 24h.
Je suis donc contrainte de travailler en plus, en garderie, en cantine, en ménage pour la mairie.
Je travaille au moins 50h par semaine pour pouvoir vivre dignement.
D’autre part, je suis la personne référente dans l’école pour gérer les différents aspects de l’inclusion.
Je suis 2 élèves dans l’école.
J’ai des échos de collègues que l’on fait bouger d’une école à l’autre dans le cadre du PIAL. C’est très dur à supporter.
Enfin, je suis outrée que les années passées comme accompagnant en contrat aidé (CUI de droit privé) ne soient pas prises en compte dans les 6 années auprès d’élèves handicapés pour pouvoir prétendre à un emploi en CDI en temps qu’AESH. En effet, pour pouvoir obtenir un emploi en CDI en tant qu’AESH, il faut avoir exercé 2 fois 3 ans en tant qu’AESH en CDD. J’accompagne des enfants en situation de handicap depuis 2013 et suis encore en CDD. C’est inadmissible. Je vais peut-être enfin obtenir un CDI à 60 ans. En attendant, pas de CDI, pas d’emprunt possible pour acheter une maison... une voiture...
Témoignage 2 :
Je suis AESH en CDD. J’espère obtenir un CDI mais je n’ai aucune certitude à ce sujet. C’est très angoissant. Je travaille de CDD en CDD sur des postes d’accompagnant mais la fiche de paie n’augmente pas. Cette année, j’accompagne un enfant 24h par semaine. Il a du mal à supporter cette scolarisation même en petit effectif. Je suis donc contrainte de rester tout le temps avec lui, y compris d’être avec lui pour lui permettre de sortir de la classe. Je n’ai aucun temps pour moi, pour discuter avec l’enseignante. Cette concertation nécessaire pour faire le bilan, pour anticiper mes actions auprès de cet enfant se fait entre 2 portes, en dehors de mes 24h hebdomadaires. Ces discussions indispensables ne sont pas rémunérées. De même, je suis contrainte pour pouvoir accompagner au mieux cet élève, de me former, de faire des recherches sur mon temps personnel et sur mon argent propre.
Je note tout ce qui se passe dans la journée pour ne pas oublier.
Lors de mon entretien professionnel, il a été demandé au directeur s’il souhaitait une revalorisation pour moi. C’est hallucinant !
Témoignage 3 :
Je suis AESH en école élémentaire, en contrat de 24h. Ma collègue AESH est arrêtée jusqu’au 16 février, je jongle donc entre les enfants à besoins particuliers sur l’école. Je suis aussi sollicitée pour gérer les problèmes COVID.
Témoignage 4 :
Je suis AESH cdisée à temps plein (probablement un cas exceptionnel dans le département). Cette année, cela ne se passe pas trop mal pour moi. J’ai relu mon contrat et des textes de juin 2018 faisant apparaître que nous avons le droit à un temps de préparation, des heures comptabilisées, induites dans notre temps de travail. Il faut faire valoir ce droit auprès de vos établissements. Pour 15h d’accompagnant, on me valide 5 h d’activités de préparation, recherches spécifiques, auto-formation, besoins des enfants.
Les mesures sanitaires doivent être appliquées. Ouvrir les fenêtres, porter le masque, se tenir à distance des enfants. Ce dernier point est parfois impossible à tenir du fait du handicap de l’enfant.
Je siège en CCP (Commission consultative paritaire académique) au titre de FO.
Cette commission n’est pas bienveillante, l’administration n’est pas bienveillante. Certains AESH sont virés pour faute professionnelle. On peut nous reprocher de ne pas avoir assuré les heures dédiées à un enfant alors que c’était sur demande de l’enseignant qui estimait que l’enfant n’avait pas besoin de nous sur telle ou telle heure d’enseignement.
Il faut être pointilleux sur l’application des textes, être rigoureux, noter quotidiennement ce qui se passe. Il faut éviter les arrangements qui ne relèveraient pas de notre contrat. Cela peut nous être reproché.
Témoignage 5 :
Cette année, on m’a changé d’établissement. Les conditions matérielles sont minables. Je n’ai même pas de bureau. Le bruit est constant.
Du fait de la crise COVID, je dois gérer un groupe de GS.
Les PIALS ont été créés par la loi Blanquer dite de l’école de la confiance. L’objectif est encore de faire des économies sur les accompagnants, sur les enfants en situation de handicap. Les personnels sont utilisés comme des pions, sans aucune considération pour eux, ni pour les enfants. L’administration les envoie d’un établissement à un autre, elle mutualise des heures et des enfants, les AESH n’ont pas connaissance du dossier MDPH et doivent intervenir sans savoir quels sont les problèmes des enfants...
Le non recrutement des AESH notifiés depuis le début de l’année par la MDPH dans les Côtes-d’Armor, montre bien la réelle absence de volonté de répondre aux besoins. Les conditions de travail des collègues en poste ne peuvent que se dégrader avec le manque de personnel.
Il manque 60 équivalents temps plein pour accompagner les enfants ayant une notification, au 11 décembre. Les AESH en ASA du fait du COVID ne sont pas remplacés. Les notifications vont se poursuivre, ce qui va accentuer le problème.
Le DASEN cherche à faire pression sur la MDPH pour qu’elle prescrive moins.
Il y a une discordance entre le discours officiel (recrutement de 4000 ETP) et le terrain. On ne voit rien venir !
Il faut la satisfaction des revendications des personnels, à commencer par la création d’un véritable statut de fonctionnaire d’État :
un vrai statut de fonctionnaire d’Etat pour les AESH
l’augmentation immédiate des salaires
la création du nombre d’emplois nécessaire pour couvrir tous les besoins
une formation professionnelle de qualité sur le temps de travail
24h hebdomadaires pour un temps plein
abrogation de la Loi dite de l’Ecole de la confiance
abrogation de la circulaire du 5 juin 2019
abandon des PIALs
le rétablissement de l’indemnité compensatrice à la hausse de la CSG pour tout CDD et CDI
la revalorisation immédiate des salaires et la prise en charge par l’employeur des frais de repas des AESH accompagnant les élèves sur le temps de pause
le versement de l’indemnité REP REP+ pour les AESH en éducation prioritaire.
Rendre compte de cette réunion auprès des collègues
Ecrire un courrier individuel à destination du DASEN pour faire valoir les heures de travail invisible
Faire un appel à témoignages... qui seront publiés dans un journal montrant la réalité de la situation des accompagnants, afin de rassembler sur les revendications et notamment celle du statut (contributions à envoyer à l’adresse snudi.fo22@free.fr)
Appeler une réunion AESH le mercredi 17 mars et prévoir une demande d’audience à la DSDEN, pour faire remonter les revendications des AESH, pour obtenir des réponses sur les problèmes qui relèvent du directeur académique
pour faire connaître vos conditions de travail.
dont la seule loi est la défense de vos droits.