Le SNUDI-FO 22 publie la réaction d’une collègue du département à l’annonce de la prime pour reconnaître l’engagement des fonctionnaires :
Peu coutumière de la réaction épidermique, j’ai néanmoins bondi ce matin à l’annonce de primes octroyées aux fonctionnaires, et en ce qui nous concerne, aux enseignants ayant encadré les enfants des soignants. J’ai assuré plusieurs gardes mais je trouve cette annonce injuste et insidieuse.
Injuste d’abord : bon nombre de collègues n’assurent pas de garde non pas parce qu’ils ne le veulent pas, mais parce qu’ils ne le peuvent pas : maladie chronique, personne(s) à risque dans leur foyer, enfants à garder. Ce n’est absolument pas, pour la majorité d’entre nous, un choix libre.
Insidieuse ensuite. Cette annonce continue d’instiller l’idée que ne seraient "méritantes" que les personnes qui effectueraient des tâches qui "dépassent" leurs fonctions. Quand on veut, on peut...
C’est pourquoi, hormis pour les enseignants qui ont effectué des gardes les week-end ou pendant les vacances (ce qui, dans ce cas, équivaut à des heures supplémentaires), je trouve cette prime tout fait pernicieuse, éloignant la perspective de revalorisation générale des salaires.
Le 13 avril 2020, le Président de la République vantait, une nouvelle fois, les mérites des fonctionnaires et agents publics pendant la crise sanitaire que traverse notre pays. Il disait même "Il nous faudra nous rappeler que notre pays tient tout entier sur des femmes et des hommes que nos économies reconnaissent et rémunèrent si mal."
"Sachons sortir des sentiers battus et des idéologies, sachons nous réinventer. Moi, le premier".
Oui, les fonctionnaires et agents publics sont mal reconnus, mal rémunérés. La politique des gouvernements successifs depuis 20 ans et donc du gouvernement Macron/Philippe, c’est le gel de salaire et des milliers de suppressions de poste, c’est le vol de notre salaire différé, c’est la casse de nos retraites...
Dès le lendemain de l’annonce présidentielle, le Secrétaire d’Etat à la fonction publique lors d’une audioconférence avec les organisations syndicales représentatives démontrait « l’ampleur » de cette reconnaissance.
1ère décision : l’octroi d’une prime d’un montant PLAFOND de 1000 euros pour 2 mois de présence au quotidien souvent sans les moyens de protection, pour les agents de la Fonction publique de l’Etat et de la Territoriale. Mais pas pour tout le monde, pour les agents dont le surcroît de travail est avéré.
Pour le secteur hospitalier la prime devrait être plus élevée, mais de combien ? Et pour tous les agents de ce secteur ? Beaucoup d’incertitudes.
2ème décision : les chefs de service et employeurs publics pourront imposer un maximum de 10 de jours de congés aux agents.