Alors que le président de la République justifie un reconfinement immédiat car « chaque heure compte », de l’autre le ministre de l’Éducation nationale laisse personnels et élèves évoluer dans les mêmes conditions qu’avant l’accélération brutale de la circulation du virus ! Les chiffres du ministère de l’Education nationale publiés le vendredi 16 octobre faisaient état de 8223 élèves contaminés, et 2063 personnels, dont en 24 heures, 1713 élèves de plus de contaminés, et 440 personnels.
Djillali Annane, chef du service de réanimation de l’hôpital Raymond Poincaré de Garches affirmait ainsi le 10 octobre sur CNEWS que le virus se contractait sur son lieu de travail - en citant particulièrement les enseignants.
Pour le SNUDI-FO 22, les postes doivent être créés pour répondre à chaque situation :
dans les écoles où la distanciation de 1 m en classe n’est pas possible ;
là où un personnel à risque de développer une forme grave du covid est absent ;
auprès des enfants handicapés ayant une notification d’aide non respectée ;
dans les écoles qui nous ont contacté car des élèves arrivent d’autres régions ;
pour faire face à la période hivernale où les remplacements maladie vont se multiplier…
Les capacités de réanimation dans les Côtes d’Armor sont d’ores et déjà utilisées à 100% (Télégramme du 28 octobre). La responsable de l’ARS interrogée annonce que les capacités peuvent être doublées « à effectifs constants ». Or comment peut on créer des lits de réanimation sans personnel supplémentaire ? Il ne s’agit pas simplement d’ajouter un lit dans une pièce... La situation sanitaire aujourd’hui est très différente de ce que nous avons connu avant les congés et provoque une vive inquiétude.
On a vécu une première rentrée dont les conditions n’étaient pas satisfaisantes, les conditions des hôpitaux ont changé, on ne peut pas accepter aujourd’hui ce que nous avons accepté en septembre.
Le SNUDI-FO 22 réaffirme l’impérieuse nécessité de la mise en place d’un véritable plan d’urgence de recrutement pour répondre aux revendications définies par les collègues en termes de rattrapage scolaire et de respect des mesures de protection sanitaire (distanciation de 1 m, masque chirurgical, gel…).
Si le énième protocole est arrivé le 29 octobre, les directeurs ont subi les ordres et contre-ordres concernant l’hommage à Samuel Paty. Totalement insupportable !
Par ailleurs, imposer des contenus aux personnels, faire intervenir des « membres de la communauté éducative » et des élus dans les écoles, c’est tout le contraire de la laïcité définie dans l’article 1 de la loi de 1905 qui prévoit que « la République assure la liberté de conscience ».
Le SNUDI-FO exige que la liberté pédagogique et la laïcité soient strictement respectées, que le gouvernement donne aux personnels les moyens d’exercer leurs missions, que cessent les contre-réformes.