France Télécom n’est plus un service public.
Et nous connaissons les méthodes managériales du privé utilisées pour la privatisation.
Elles ont déclenché une vague de suicides.
À la Poste, il n’y a plus de concours organisé depuis 1996.
Les fonctionnaires sont maintenant beaucoup moins nombreux que les contractuels.
À la SNCF, les nouveaux cheminots ne sont plus recrutés au statut.
À Pôle Emploi, fusion de l’ANPE et de l’ASSEDIC, les agents sont contraints de remplir des missions pour lesquelles ils n’ont pas été recrutés et formés. C’est la même méthode employée aux finances publiques avec la fusion des impôts et du trésor.
C’est le tour de l’Éducation nationale et de l’Hôpital. La situation de pandémie que nous vivons n’est pas un mauvais moment à passer qui sera suivie d’un rétablissement de l’instruction publique. Les sacrifices consentis par les personnels dans les établissements et services pour que les élèves gardent un lien avec le système scolaire ne déclencheront aucune récompense.
En effet, le ministre Blanquer est très compétent pour accomplir la tâche barbare qui lui est assignée comme à ses prédécesseurs : en finir avec le service public d’instruction, le dégrader toujours plus afin que les usagers s’en détournent.
Comment comprendre sinon que les élèves des lycées publics n’aient eu classe que la moitié de l’année scolaire quand ceux des lycées privés étaient tous en cours ?
Comment comprendre sinon que des centaines d’élèves soient renvoyés chez eux sous tous les prétextes : pas d’enseignant remplaçant, ou élèves non vaccinés, ou un cas de covid dans la classe ? 4 jours après la rentrée, 25 classes étaient fermées dans les Côtes-d’Armor, soit 500 élèves à la maison.
Comment comprendre sinon qu’avec 60 élèves handicapés sans accompagnant à la rentrée dans le département, la direction académique prépare le licenciement des AESH qui veulent continuer à travailler sur leur établissement et refusent l’affectation sur les multiples établissements du PIAL ?
Comment comprendre sinon le maintien sous le seuil de pauvreté des AESH, le recrutement de contractuels moins payés et sur un siège éjectable malgré les besoins, la non revalorisation du point d’indice quasiment continue depuis 20 ans ?
Le ministre Blanquer n’est pas un incompétent qui, au terme de cette journée de protestation, va réaliser qu’il faut recruter en masse des personnels pour sortir l’école du chaos. Ce chaos, c’est lui qui l’organise sciemment. Il prépare ce faisant les coups suivants comme à Marseille, avec le « choix » des enseignants par les directeurs.
La FNEC FP-FO revendique :
un plan de recrutement statutaire massif et immédiat de personnels, enseignants, AESH, AED, administratifs, médecins, infirmiers !
la titularisation de tous les contractuels, les mêmes droits, le statut de fonctionnaire pour tous ;
l’abrogation de la loi Blanquer qui institue les PIAL, un vrai statut de la fonction publique, un vrai salaire pour les AESH ;
le retrait immédiat du projet d’expérimentation Macron et du projet de loi Rilhac visant l’instauration d’un directeur supérieur hiérarchique dans les écoles ;
l’arrêt de toutes les attaques statutaires, abrogation des décrets PPCR, abrogation de la loi de transformation/destruction de la fonction publique, maintien du statut général et de tous les statuts particuliers. Non au Code de la Fonction Publique que le gouvernement veut instituer contre le statut général ;
l’abrogation des réformes du collège, du lycée, de la voie professionnelle, de Parcoursup et le rétablissement du baccalauréat comme diplôme national, un examen ponctuel, anonyme, premier grade universitaire ;
l’augmentation générale des salaires, revalorisation de 20% du point d’indice et 50 points d’indice pour tous, tout de suite !
Dans nos établissements et services, réunissons-nous pour établir le cahier des revendications. Ici, tant d’enseignants pour dédoubler les classes trop chargées. Là, le recrutement immédiat d’un AESH pour l’élève non accompagné. Là encore, le respect de l’orientation en IME d’un élève… Tous ensemble, allons les porter au chef d’établissement ou de service, à l’IEN, au Directeur académique. Les collègues peuvent compter sur la FNEC FP-FO 22 pour les aider à organiser la bataille.