Liaisons syndicales n°206

ÉDITORIAL

Rendez-nous les postes, les écoles en ont besoin !

En application d’un budget 2025 plombé par 50 milliards de coupes, budget passé sans vote à coup de 49-3, la rentrée dans les Côtes-d’Armor a été marquée par 4 suppressions de postes (le DASEN parle de 3 car une école a gagné un poste lors d’un appel d’offre du ministère), 20 fermetures de classes, par le manque de remplaçants pour remplacer chaque PE absent tout au long de l’année, le manque d’AESH et de places en IME, en ITEP pour le respect des notifications. Le DASEN n’a prononcé au total que 5 ouvertures de classe, contre 17 aides pédagogiques : les classes provisoires fermant à la fin de l’année deviennent donc la règle. La DSDEN démontre avec ses 20 fermetures et 22 ouvertures et aides, qu’il faut créer des postes au lieu d’en supprimer.

48 726 élèves en situation de handicap sans aucun accompagnement…

Un fait scandaleux montre que les coupes budgétaires s’attaquent même aux plus fragiles : 48 726 élèves, selon une enquête parlementaire, étaient privés d’AESH à la rentrée 2025, contre 36 186 à la rentrée 2024. Ce sont les chiffres du Ministère lui-même, dont chacun sait qu’ils sous-estiment dramatiquement la réalité, marquée par les milliers d’élèves qui n’ont pas l’ensemble des heures dues, sans parler des élèves qui se voient octroyer une aide mutualisée en diminution en raison de la volonté de limiter le nombre d’AESH.

La Rectrice de l’académie de Rennes applique les budgets d’austérité. Elle a licencié 24 AESH expérimentées qui ne demandaient qu’à travailler sur la base du contrat de travail signé, et refusaient l’avenant au contrat de travail dégradant sérieusement leurs conditions de travail. 10 autres AESH, recrutés pourtant avec une RQTH, sont licenciés pour cause d’inaptitude physique.

Suppression de 1 891 postes de professeurs des écoles dans le budget Macron-Lecornu-Geffray

Le budget 2026 est actuellement en discussion à l’Assemblée nationale. Chaque gouvernement Macron sort inévitablement un projet de coupes budgétaires d’une grande violence contre les services publics et la Sécurité sociale. L’Éducation nationale et ses personnels n’y échappent pas.

5 400 emplois supplémentaires sont annoncés dans l’Education nationale. Derrière cette annonce trompeuse, le gouvernement Macron-Lecornu-Geffray se prépare en fait à supprimer des milliers de postes dans l’Education nationale dont 1 891 dans le 1er degré. En effet, se met en place en 2026 la réforme des concours, qui va contraindre l’Education nationale à budgéter de nouveaux postes : 8 000 emplois qui ne seront pas en classe durant l’année de Master 1.

Mobilisation de millions contre les plans de coupes budgétaires dans la Sécurité sociale et les services publics

Les collègues comme les autres travailleurs du public et du privé se sont mobilisés, avec les organisations syndicales, à plusieurs reprises depuis le 1er septembre. Ils rejettent un nouveau plan de coupes budgétaires, taillant des milliards d’euros dans la Sécurité sociale et les services publics. Celui annoncé par l’ex premier ministre Bayrou le 15 juillet était d’une violence inouïe contre les seuls salariés. Il n’a pas eu la majorité pour faire cela et a été contraint de démissionner. En effet, les salariés ne sont pas prêts à accepter une telle casse.

Le projet de budget Macron-Lecornu est tout aussi inacceptable, il aggrave même le budget Bayrou. Les coupes dans la santé passent de 5,5 à 7,1 milliards. Au lieu d’abroger la réforme portant l’âge de départ en retraite à 64 ans, le gouvernement et ses alliés ne font que laisser espérer sa suspension. Pire, la conférence sur le travail et les retraites voulue par le Premier ministre est officiellement lancée ce 4 novembre : outre la retraite par points, le ministre du travail a mentionné la possibilité d’ajouter un étage de capitalisation. Rappelons les propos de Fillon lors de son grand oral devant les patrons le 10 mars 2016 : « Le système par points, en réalité, ça permet une chose qu’aucun politique n’avoue : ça permet de baisser chaque année le montant de points. »

Unité des travailleurs, du public et du privé,

pour le retrait du projet de budget Macron-Lecornu

le maintien de la retraite par répartition,

ni retraite à points, ni capitalisation !

Dans les conditions actuelles, l’heure pour les personnels est à la discussion pour aboutir à la victoire. Les journées saute-moutons ont démontré leur inefficacité. Bloquer l’offensive anti-ouvrière passera par l’action unie et soudée de millions de travailleurs avec leurs syndicats, dans la grève pour gagner sur les revendications.

La rencontre intersyndicale du 4 septembre, à l’initiative du SNUDI-FO 22, a permis l’adoption d’un communiqué commun CGT éduc’action, FSU-SNUipp, SNUDI-FO et Sud éducation « Pour les droits de toutes et tous les salarié·e·s : un autre budget est possible ! Préparons la mobilisation et la grève ! ». Le SNUDI-FO des Côtes-d’Armor continuera à oeuvrer à la construction de l’unité, et notamment sur les élèves en situation de handicap.