La FNEC FP-FO ne participera pas aux « états généraux de l’école inclusive » lancés par la rectrice de l’académie de Rennes

Les syndicats de la FNEC FP-Force Ouvrière de l’académie de Rennes ne participeront pas aux « états généraux de l’école inclusive » lancés par la rectrice de l’académie de Rennes

En effet, notre fédération porte depuis des années des revendications qui sont totalement ignorées, et les « états généraux de l’école inclusive » convoqués n’ont absolument pas pour objectif d’organiser des échanges sur ces revendications élaborées avec les personnels. Ces « états généraux de l’école inclusive » ont pour but de continuer à appliquer de façon systématique l’inclusion scolaire, au mépris des besoins spécifiques de nombreux élèves, et de continuer à faire reposer tout l’accueil des élèves en situation de handicap sur les enseignants des classes dites « ordinaires », en application des coupes budgétaires.

La FNEC FP-FO ne peut cautionner une démarche qui, sous couvert d’« école inclusive », prolonge et renforce une politique dont nous dénonçons depuis vingt ans les effets dévastateurs.

Depuis la Ioi Montchamp de 2005, l’inclusion scolaire est devenue la norme et l’enseignement spécialisé l’exception. Cette Ioi a profondément modifié le cadre de la scolarisation des enfants en situation de handicap les décisions d’orientation ne relèvent plus de commissions indépendantes composées de professionnels qualifiés, mais de commissions départementales présidées par les conseils départementaux. Ce glissement a fragilisé le secret médical, les droits des familles et le principe même d’une orientation adaptée aux besoins réels des élèves.

Vingt ans plus tard, le constat est sans appel :

  • des classes et structures spécialisées (IME, ITEP, ULIS, SEGPA, RASED) ont été fermées ou transformées ;
  • les enseignants spécialisés voient Ieurs missions vidées de Ieur sens, le CAPA-SH ayant été remplacé par le CAPPEI, symbole d’une « fusion » des spécialités au service de l’idéologie inclusive ;
  • des dispositifs de mutualisation tels que les PIAL puis les PAS ont été mis en place, permettant de gérer les accompagnements à moyens constants en contournant les notifications de la MDPH ;
  • des dispositifs d’autorégulation (DAR) se développent, intégrant des élèves présentant des troubles du neurodéveloppement sans AESH, ni moyens spécifiques, et confiant Ieur suivi à des enseignants non spécialisés.

Sous couvert d’inclusion, l’objectif réel est bien de réduire les coûts : une place en établissement médico-social coûte environ 40 000 euros par an, contre 9 000 euros pour une place en classe ordinaire. Ce transfert de charge budgétaire se fait au détriment des élèves, des familles et des personnels. PIus de 24 000 enfants ayant une notification d’orientation en ESMS ne trouvent aujourd’hui aucune place.

Cette politique que nous qualifions d’hypocrite et de cynique se traduit concrètement par une souffrance au travail inédite

  • les enseignants, AESH et personnels d’encadrement multiplient les fiches de signalement SST face à des situations ingérables (coups, morsures, gilles, insultes, crachats, etc.) ;
  • les AESH, pourtant indispensables, demeurent précaires, sous-payés et employés à temps incomplet ;
  • les RASED sont réduits à peau de chagrin, détournés de Ieur mission de prise en charge directe des élèves pour devenir des « accompagnateurs de pratiques » auprès des équipes.

La FNEC FP-FO défend une véritable école de la République, garante de l’égalité, qui respecte les statuts et les missions de chacun : à l’éducation nationale, la mission d’instruction dans des classes à effectifs raisonnables, au secteur médico-social, la mission de soins, d’accompagnement et de rééducation dans des structures adaptées.

Il est grand temps que l’académie réponde aux demandes des personnels. Nous réaffirmons nos revendications :

  • la défense et le développement de l’enseignement spécialisé et adapté ;
  • le maintien et la création de places dans les établissements sociaux et médico-sociaux ;
  • le retrait du décret d’externalisation des ESMS et de l’acte 2 de l’école inclusive ;
  • le recrutement d’enseignants spécialisés et d’AESH avec un statut de fonctionnaire et un vrai salaire ;
  • le réemploi des AESH licenciées Iors de la CCP du 3O septembre. Il est scandaleux de Iaisser entendre Iors du CSA académique du 14 octobre que ces dernières auraient saisi une « aubaine » pour quitter Ieur poste  ;
  • la revalorisation et la reconnaissance de tous les professionnels intervenant dans la scolarisation des élèves en situation de handicap.

Nous ne participerons donc pas à ces états généraux qui semblent viser à légitimer la poursuite d’une politique d’inclusion forcée, destructrice pour les élèves comme pour les personnels, et ne répondent en aucune manière aux revendications.