F3SCT du 6 juin 2024 : compte-rendu de la FNEC FP-FO des Côtes-d’Armor

Dans sa déclaration, la FNEC-FP-FO demande au directeur académique :

  • Arrêtez immédiatement l’abandon des élèves, cessez d’abandonner les personnels.
  • Annulez la création des chargés de mission d’appui aux écoles.
  • Annulez la totalité du plan de 45 fermetures de classes.
  • Ouvrez toutes les classes demandées.
  • Intervenez auprès de l’ARS pour la création des 180 places manquantes en IME et en ITEP.
  • Octroyez tous les temps partiels sollicités.
  • Demandez le déblocage de la liste complémentaire pour pouvoir recruter tous les personnels nécessaires afin d’assurer les remplacements et satisfaire les demandes de temps partiels.

Chargés de mission d’appui aux écoles

SNUDI-FO : Dans le premier degré, le recrutement de deux « chargé(e)s de mission d’appui aux écoles », dont le travail va consister à « contribuer à outiller les équipes dans la gestion des élèves à besoins éducatifs particuliers » est une véritable provocation. D’un côté, cela contribue à mettre en difficulté les écoles puisque vous avez fermé deux classes supplémentaires pour pourvoir à ces postes. De l’autre, il s’agit de dire aux enseignants qu’ils vont devoir continuer à se débrouiller face à des situations intolérables, car la seule solution viendra forcément et uniquement d’eux, en plus de tout ce qu’ils ont à gérer en classe par ailleurs. Les élèves en grande souffrance, leurs maîtres, leurs accompagnants sont purement et simplement abandonnés.

SG : Nous avons beaucoup de candidatures pour ce poste, l’idée est de travailler avec l’IEN ASH, soit en se rendant directement sur le terrain si situation de crise, soit en distanciel. Ils seront basés à la DSDEN. Cela pourra être un fonctionnaire ou un contractuel ?

Commentaire du SNUDI-FO 22 : 23 000… C’est aujourd’hui le nombre de places qui manquent dans les établissements sociaux et médico-sociaux pour affecter les élèves en situation de handicap qui bénéficient pourtant d’une notification MDPH pour y être scolarisés ! Au lieu de créer les places, de former des enseignants spécialisés, de reconstituer des réseaux d’aide, de recruter des médecins et infirmières scolaires, des personnes vont être chargées d’expliquer au collègue face à un ou des élèves en grande souffrance qu’il doit se débrouiller. C’est la même logique qui est à l’oeuvre quand le gouvernement organise le recrutement de personnels sans nécessaire formation, sans le concours : il n’y a plus obligation d’apprendre à enseigner pour enseigner, il n’y a plus besoin de nombreux personnels formés pour la prise en charge de handicaps parfois lourds car l’enseignant va apprendre à faire. C’est une politique de destruction de l’école publique.

Pôle d’appui à la scolarité (PAS)

SNUDI-FO : Des AESH en nombre insuffisant, mal formés, mal payés à qui l’on change encore et toujours les contrats de travail, non pour les améliorer mais pour les dégrader encore et toujours. Des pôles d’appui à la scolarité qui aggraveront la mutualisation impulsée par les PIAL et permettront à l’Education nationale de « reprendre la main » pour contourner les notifications de la MDPH.

SG : Là aussi, nous recevons de multiples candidatures pour une mise en place à la rentrée : 

  • 10 postes AESH dans les PAS. Postes de 32 h avec 1,5 jour dédié aux missions d’AESH référents, le reste du temps en classe avec enfants. C’est une augmentation du temps de travail et donc du salaire. Pour l’instant, cet aspect horaire reste en suspens du fait de la possibilité de travailler sur le périscolaire et notamment le midi.
  • 1 poste AESH référent basé à la DSDEN. Les entretiens auront lieu les 19 et 21 juin.

Commentaire du SNUDI-FO 22 : Le SNUDI-FO 22 alerte sur les PAS car l’Éducation nationale sera libre d’appliquer (ou non) comme elle l’entend les notifications MDPH. Le chaos qui se généralise déjà se renforcera. Vous pouvez consulter le compte-rendu de la réunion AESH du 22 mai.

Harcèlement

SG : Le ministère détache deux postes de chargés de missions pour l’académie, soit sur profil administratif, soit assistant social. Celui du 22 sera un administratif. La fiche de poste reste à définir avant fin juin. Il s’agira d’armer les collègues, de répondre aux écoles, d’éditer des fiches de procédure… Les deux postes ne sont pas pris sur le total des postes affectés au 22, c’est une ligne différente.

Commentaire du SNUDI-FO 22 : Encore une fois, c’est l’enseignant qui doit gérer. L’école est son propre recours, et pourra continuer à imploser.

Journée ruralité le 27 juin

SG : Un Territoire Educatif Rural (TER) en voie d’être formalisé sur le secteur de Rostrenen. Travail commun avec la CAF, la MSA autour de la prise en charge des 2 ans, de la scolarité autour écoles, collèges, lycées… Le CSA SD ajustement de rentrée ouvertures et fermetures de classe aura lieu le 29 août après midi ou en juillet.

Commentaire du SNUDI-FO 22 : Toutes ces expérimentations se finissent généralement par une catastrophe comme l’a subie l’école de Paimpol. La carte scolaire depuis l’an passé et les propos du préfet sur la poursuite des plans de fermetures de classes car la situation internationale l’exige font froid dans le dos. Une forte bataille s’est encore déroulée cette année, lors de laquelle une unité sans précédent s’est dégagée. Lors du meeting unitaire du 5 juin contre le plan de 45 fermetures de classes à l’appel du Collectif 45 classes, l’AMF 22, les DDEN 22, la FCPE 22, la CGT- Éduc’action 22, le SNUDI-FO 22, la FSU-SNUipp 22, le SE-UNSA 22, SUD-Éducation 22, une militante du SNUipp collègue sur l’école du Méné a expliqué qu’une école sur quatre sites avec un directeur, cela ne fonctionnait pas !

Discussion autour de la loi Rilhac

SG : estime que le directeur ayant une autorité fonctionnelle, est en charge de l’organisation du service et peut donc intervenir si conflits entre collègues. 

Commentaire du SNUDI-FO 22 : Nous rappelons que les professeurs des écoles ont un statut de fonctionnaire d’Etat, avec des obligations règlementaires de service définies par décret (n° 2017-444 du 29 mars 2017) ; ils ne peuvent être contraints de s’engager dans le cadre territorialisé des expérimentations diverses qui se multiplient partout pour disloquer l’École de la République ainsi que dans les évaluations d’écoles et d’établissements qui ne reposent sur aucune base réglementaire.

Le SNUDI-FO 22 rappelle que les IEN restent l’autorité hiérarchique des enseignants du premier degré, en charge, notamment, de l’évaluation des personnels et de la gestion des ressources humaines de la circonscription !

De la loi Rilhac au pacte Macron, en passant par les évaluations d’école ou l’expérimentation marseillaise, le président et son ministre poursuivent bien un seul et même objectif : remettre en cause méthodiquement l’Ecole publique et nos statuts en calquant le fonctionnement des écoles sur celui des entreprises privées, en instaurant la concurrence entre écoles, entre collègues, sous l’égide de directeurs que le ministre voudrait transformer en contremaîtres chargés d’appliquer ses contre-réformes.

Face à cette offensive généralisée, le SNUDI-FO revendique :

• L’abrogation de la loi Rilhac et de ses décrets d’application !

• Le maintien du décret de 1989 sur la direction d’école !

• La satisfaction des revendications concernant la direction d’école : augmentation des décharges, aide administrative statutaire dans chaque école, 100 points d’indice pour tous les directeurs, l’allègement des tâches de directeurs !

• L’abandon de toutes les mesures visant à détruire l’Ecole publique : « pacte », expérimentation marseillaise, « Notre Ecole, Faisons-La Ensemble », évaluations d’école…

• Une augmentation immédiate de 10% de la valeur du point d’indice et le rattrapage du pouvoir d’achat perdu depuis 2000 par l’augmentation de 27,5% de la valeur du point d’indice !