Liaisons syndicales n°200

Le décret publié le 22 février réduit de près de 700 millions les crédits alloués à l’Éducation nationale ! Dès le mois de septembre 2024, 2 620 postes d’enseignant devraient disparaître dans les écoles et 1 740 dans les collèges et les lycées. Il faut ajouter la suppression de 4 600 postes d’assistant d’éducation et d’accompagnant des élèves en situation de handicap en raison de la suppression de 262 millions à la mission « Vie de l’élève ». Une saignée qui s’ajoute aux suppressions de postes déjà dans le budget 2024.

Venus expliquer le 6 mars aux parlementaires pourquoi ils avaient décidé de rayer 10 milliards d’euros de budget (en cours d’exercice et par simple décret), les ministres de l’Économie et des Comptes publics ont annoncé que les coupes budgétaires seront deux fois plus élevées l’an prochain ! Cela a été confirmé.

Le SNUDI-FO 22 combat pour l’égalité des droits, et donc contre l’éclatement du financement de l’école publique et l’individualisation des salaires. Les collègues atterrés découvrent que les projets CNR qu’ils ont montés ne recevront plus un centime. Les personnels étranglés financièrement qui se sont engagés dans le Pacte ne percevront plus rien les deux derniers mois de cette année scolaire.

Pour en finir avec les services publics, le ministre de la Fonction publique Guérini annonce un projet de loi qui ferait sauter toutes les garanties collectives des fonctionnaires (inscrites dans le statut).

Les catégories A, B, C disparaîtraient alors qu’elles sont liées au recrutement par concours sur la base d’un diplôme qui fonde la qualification de tout agent.

Le salaire au « mérite », c’est la destruction de l’avancement automatique. Il s’agit de diviser les personnels et de les soumettre à leur hiérarchie, de manière à réduire la masse salariale. Adieu l’augmentation générale des salaires.

Un fonctionnaire peut être révoqué pour faute professionnelle. Mais ce que prépare le gouvernement en levant « le tabou des licenciements », ce sont des plans entiers pour limoger des agents publics afin de réaliser des économies.

Avec FO, les personnels revendiquent le maintien du statut de la Fonction publique et des statuts particuliers que le ministre Guérini s’apprête à détruire.

Le Préfet des Côtes-d’Armor qui a reçu le 22 février une délégation du Collectif revendiquant l’annulation du plan de 45 fermetures de classes, déclare qu’ « il n’est pas possible de sanctuariser ni l’école, ni l’hôpital ! La situation internationale l’exige. Ce que nous vivons ne va que s’aggraver : les prochaines années verront autant de classes fermer. » Le SNUDI-FO des Côtes-d’Armor revendique l’annulation intégrale du plan de 45 fermetures de classes, l’ouverture de toutes les classes, tous les postes de remplaçants et de personnels nécessaires. 

Membre du Collectif 45 classes, ayant participé à chacune des quatre assemblées d’écoles, actif dans le bureau du Collectif, le SNUDI-FO 22 souscrit totalement à la proposition votée à l’unanimité de l’assemblée plénière du 13 avril d’organiser un meeting public à la fin du mois de mai sur l’exigence commune d’annulation du plan de 45 fermetures de classes décidé par la direction académique, d’ouverture de toutes les classes demandées, d’ouverture des 180 places nécessaires pour accueillir tous les élèves en situation de handicap orientés en établissements médicaux-sociaux, du maintien de tous les établissements scolaires. Nous publions ci-contre la déclaration adoptée.

Alors que depuis janvier, à travers tout le pays, les personnels se mobilisent avec les parents d’élèves contre les mesures de tri social que le gouvernement voudrait mettre en place via les groupes de niveau au collège, les textes organisant le « choc des savoirs » sont publiés au Journal Officiel le 17 mars ! Le SNUDI-FO en exige l’abrogation.

Il faut créer les postes et recruter. Donc il faut revaloriser les personnels et faire cesser la dégradation des conditions de travail. Le SNUDI-FO exige l’augmentation de la valeur du point d’indice de 28,5 % pour retrouver les niveaux de salaire du 1er janvier 2000. Les collègues veulent une forte revalorisation salariale sans contrepartie. Ni salaire au mérite, ni Pacte !