Le projet du directeur académique a fait l’unanimité contre lui au CSA-SD du 4 février : vote contre unanime des représentants FO (2), FSU (5), UNSA (2) et CFDT (1). FO fait valoir les besoins des écoles qui restent à plus de 25 élèves par classe, les besoins de remplaçants et de l’enseignement spécialisé, avançant un minimum de 59 postes à créer au lieu de 4 suppressions. La FSU explique que pour abaisser la moyenne par classe au niveau de la moyenne des classes de l’OCDE, ce sont 97 postes qu’il faudrait créer. L’UNSA redit que la problématique des élèves à besoins particuliers nécessite à elle-seule le maintien des postes.
Déclaration préalable de FO 22 au CSA du 4 février
Après mesures de carte scolaire, 8 écoles sont à plus de 25 élèves par classe en moyenne !
Concernant les classes des Côtes-d’Armor, le bilan à l’issue du CSA-SD est de 16 fermetures contre seulement 5 ouvertures,pour un projet initial de 17 fermetures. La seule école sauvée, l’école de Paimpol, connaîtra-t-elle le même sort que l’an passé : une annulation de fermeture suivie du rétablissement de cette fermeture quelques mois après ? Encore une fois, le différentiel entre fermetures et ouvertures est bien supérieur au nombre de postes à rendre.
Tableau des mesures envisagées par le DASEN pour la rentrée 2025
Le directeur académique lui-même reconnaît qu’après ces mesures, il reste 8 écoles à plus de 25 élèves par classe ! Le SNUDI-FO 22 réaffirme sa revendication : aucune classe ne doit dépasser cette limite.
Des aides pédagogiques au lieu des ouvertures nécessaires
Rappelons que les directeurs académiques multiplient au fil des ans les aides pédagogiques, ces classes précaires à la durée de vie limitée (une année scolaire). L’actuel DASEN s’en est servi d’ailleurs aussi pour masquer en partie le nombre de fermetures de classe à la rentrée 2024 : il communique sur 40 fermetures alors qu’il en a prononcé 46,5, tout en donnant des aides pédagogiques à des écoles ayant subi quelques mois avant une fermeture et à des écoles qui avaient besoin d’une ouverture.
Ces écoles vont perdre définitivement leur classe en juillet : citons Lannion Morand Savidan, Plounévez-Moëdec, Plougras, Plérin Harel de la Noé. Seule Louargat voit sa classe rouvrir.
Pour tenter d’éviter les mobilisations d’écoles, et qu’elles s’acharnent à obtenir l’ouverture indispensable, le DASEN évoque d’éventuelles aides pédagogiques qui seraient prononcées en juillet à Lanvallay élémentaire, Binic-Etables, Plounévez-Moëdec, Trévron, St-Quay-Perros.
Situation catastrophique du remplacement pour une simple épidémie de grippe saisonnière
Le DASEN se félicite d’un « taux d’efficacité du remplacement » de 88% l’an passé. C’est une moyenne sur l’année, donc cela vient confirmer la situation très tendue à certaines périodes. En janvier-février 2025, l’épidémie de grippe fait des ravages, mais le DASEN fait du remplacement des formations constellations la priorité actuellement, au détriment du remplacement des collègues malades !
Pour le SNUDI-FO 22, l’abondement des moyens de remplacement de 3 postes, est très largement insuffisant. Il est de toute façon inacceptable que ces créations se fassent par fermeture de classes. Un autre domaine fait les frais du budget Bayrou, c’est l’enseignement spécialisé, avec notamment la disparition d’un poste à l’IME de Plaintel, et d’un poste hôpital du jour rattaché à l’école des Merles (décision de l’hôpital de fermer la structure).
Multiplication des postes profilés, expérimentation direction d’école : le droit à changer de poste librement toujours plus remis en cause.
21 postes sont fléchés allemand, tandis que le poste itinérant allemand est supprimé.
Plus généralement, le directeur académique a insisté sur la nécessité selon lui de développer les postes à profil, notamment sur des directions, prenant pour exemple la direction de l’école de Grâces qui dispose d’un DAR. Cela signifie que de plus en plus, les collègues sont « choisis » pour aller sur les postes, et que le droit à changer de poste librement disparaît petit à petit.
Le DASEN enfonce le clou en expérimentant sur la direction d’école, donnant un temps de décharge supplémentaire à sept directeurs. Il invente aussi un poste de directeur adjoint sur l’école du Méné, qui aura une journée de décharge toutes les trois semaines.
Pour l’annulation de tous les retraits de postes !
Le vote unanime contre le projet du DASEN, entraîne la convocation d’un CSA-SD de repli le 13 février, date où est programmé le CDEN, deuxième instance qui doit être consultée avant que le directeur académique n’annonce ses décisions.
Le DASEN a d’ores-et-déjà informé qu’il représenterait exactement le même projet.
N’oublions pas que le budget de la France n’est toujours pas voté (ou imposé par 49-3), et que les sénateurs veulent le rétablissement des 4 000 suppressions de postes.
Pour gagner l’abrogation de la réforme des retraites, le retrait du budget d’austérité et la satisfaction de toutes nos revendications à commencer par l’annulation des suppressions de postes et la création des postes nécessaires, la construction du rapport de force est à l’ordre du jour. Un tel rapport de force ne peut se limiter à une journée d’action, aussi réussie soit-elle, mais nécessite de poser la question de l’action commune et de la grève pour gagner.
Vous partagez ce point de vue : rejoignez le SNUDI-FO 22 pour organiser la bagarre.
Saint-Brieuc, le 5 février 2025