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Suppression de 4000 postes dont 3155 dans le 1er degré, remise en cause du droit à arrêt-maladie rémunéré avec 3 jours de carence et perte de 10% de la rémunération, blocage des salaires, suppression de la GIPA…
Face à l’avalanche de mesures contre l’École, les enseignants et les fonctionnaires, une urgence : à tous les niveaux préparer la GREVE UNIE pour faire reculer le gouvernement !
Le gouvernement a annoncé, pendant les congés d’automne, une attaque sans précédent contre l’École publique, les enseignants et l’ensemble des agents de la fonction publique.
Suppression des 4000 postes d’enseignants (dont 3155 dans les écoles) en 2025 !
Malgré l’alerte sociale lancée par l’ensemble des syndicats nationaux représentatifs de l’Éducation Nationale (FSU, FO, CGT, SUD, CFDT, UNSA, SNALC), préalable à un dépôt de préavis de grève à compter du 4 novembre, la ministre Genetet a confirmé ces suppressions, évoquant des baisses démographiques.
3155 suppressions de postes dans les écoles, c’est cinq fois plus que les 650 postes déjà supprimés à la rentrée 2024 par l’ex-ministre Attal, qui se sont traduites par 46 fermetures de classes dans les Côtes-d’Armor en septembre 2024.
L’ampleur des annonces de coupes dans le budget 2025 amènerait à un plan de fermetures de l’ordre de 230 classes pour notre seul département. Une saignée sans précédent qui provoquerait une aggravation inédite des conditions de travail des personnels, avec des classes toujours plus chargées, des enseignants toujours moins remplacés et des élèves en difficulté ou en situation de handicap toujours moins pris en charge !
400 à 500 euros en moins pour une grippe… Le droit à arrêt-maladie rémunéré remis en cause (1) !
Comment en effet interpréter autrement l’annonce de la mise en place de 3 jours de carence et d’un traitement rabaissé à 90%, lors de l’arrêt, à compter du 4ème jour ? Se soigner d’une grippe – pourtant courante dans nos professions – deviendrait un luxe pour des collègues.
Un professeur des écoles au 2ème échelon, exerçant en REP, arrêté 3 jours, subirait une perte de 226,11€ sur son traitement indiciaire, aux- quels s’ajouteraient 59,64€ de primes et indemnités, soit 285,75€ en moins (au lieu de 95,25€ aujourd’hui) !
Une professeure des écoles au 10ème échelon, arrêtée 7 jours, se verrait infliger 3 jours de carence (-345,57€ euros), 4 jours rémunérés à 90% (-46,08€), soit moins 391,65€ (au lieu de 115,19€ aujourd’hui pour un arrêt d’une durée identique) !
Une directrice d’école au 2ème échelon de la Classe Exceptionnelle, arrêtée 10 jours, perdrait 3 jours de carence (-459,48€) et 7 jours rémunérés à 90% (-107,21€) soit moins 566,69€ (au lieu de 153,16€ aujourd’hui pour ces mêmes 10 jours d’arrêt) !
- 1 Dans une note d’information officielle de la DEPP (n°20-31, septembre 2020), on apprend que la moitié des congés maladie ordinaire (CMO) ne dépassaient pas 3 jours en 2017-2018. En instaurant 3 jours de carence, le gouvernement prive donc la moitié des collègues malades « occasionnels » de toute rémunération.
Le SNUDI-FO 22 rappelle que c’est la politique menée par les gouvernements successifs qui est la principale responsable de la dégradation de la santé des enseignants : suppressions de postes, crise du remplacement, inclusion systématique et forcée, évaluation PPCR, absence de médecine de prévention, réforme des retraites qui oblige à travailler plus longtemps… ! Aujourd’hui, en plus d’aggraver encore les conditions de travail des enseignants, le gouvernement entend ajouter la précarité financière et matérielle à la maladie !
La valeur du point d’indice bloquée, la GIPA supprimée !
Dans une situation où l’inflation explose, où les enseignants ont perdu 28,5% de pouvoir d’achat depuis 2000, après de nombreuses années de gel du point d’indice et des grilles de salaires obsolètes, les enseignants devraient continuer à se paupériser ! Bloquer la valeur du point d’indice comme l’a annoncé le gouvernement, c’est geler les traitements indiciaires de l’ensemble des agents, qu’ils soient titulaires ou contractuels. Et ceux qui, notamment en fin de carrière, comptaient sur la GIPA (Garantie individuelle de pouvoir d’achat) calculée sur 4 ans pour pouvoir compenser un peu les pertes accumulées, devront y renoncer car le gouvernement la supprime !
Toutes ces mesures frapperaient l’ensemble des personnels dès les prochaines semaines, puisque prises dans le cadre du budget 2025.
Ajoutons à cela le maintien des groupes de niveau, une possible deuxième « journée de solidarité », c’est-à-dire une nouvelle journée de travail gratuit, la mise en œuvre du projet Guerini, repris par le Ministre Kasbarian, pour supprimer les catégories de fonctionnaires et le principe de carrière, favoriser la rémunération au mérite et le licenciement des fonctionnaires pour insuffisance professionnelle.
Plus que jamais, la préparation de la grève dans l’unité est à l’ordre du jour !
« Une ligne rouge est franchie », avaient déjà déclaré le 14 octobre (donc avant les annonces sur la remise en cause du droit à arrêt maladie rémunéré) tous les syndicats de l’enseignement, dont Force Ouvrière, en notifiant à la ministre « une alerte sociale préalable au dépôt d’un préavis de grève national unitaire, à compter du lundi 4 novembre 2024 ».
Le SNUDI-FO 22 considère, sur la lancée de cette alerte sociale, que c’est en effet la préparation de la grève dans l’unité, à tous les niveaux, qui est à l’ordre du jour face à ces mesures de destruction de l’École et des droits des personnels.
• Grève pour imposer le retrait des 4000 suppressions de postes, l’abrogation des groupes de niveaux et du choc des savoirs ;
• Grève contre la mise en place des 3 jours de carence et d’une réduction du traitement pendant les congés maladie ordinaire ;
• Grève pour l’abrogation du jour de carence et l’augmentation générale des salaires par l’augmentation du point d’indice (+28,5% pour compenser les pertes de pouvoir d’achat depuis 2000) ;
• Grève pour le retrait du projet de réforme Guerini-Kasbarian !
• Grève pour arracher les moyens indispensables à l’École publique !
Le SNUDI-FO 22 propose aux collègues de se réunir dans les prochains jours, d’établir leurs revendications, de la plus locale à la plus générale, et de préparer la grève pour le retrait de toutes ces mesures et la satisfaction de nos revendications.
Il s’adresse dans ce sens aux autres syndicats FO et à l’ensemble des organisations syndicales du département pour proposer l’action commune et la préparation du rapport de force par la grève dans l’unité, seule à même de faire reculer le gouvernement.
Saint-Brieuc, le 8 novembre 2024